Page:Boucher de la Bruère - Le Saguenay, lettres au Courrier St. Hyacinthe, 1880.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

CINQUIÈME LETTRE.

Chicoutimi 27 Août.

Je vous écris de la capitale du Saguenay. D’Hébertville nous nous sommes rendus ici en passant par St. Dominique de Jonquières, ou la rivière aux Sables. À ce dernier endroit l’Église a une fort belle apparence et est construite en bonne pierre. L’intérieur n’est pas terminé, Le Rév. M. Kéroack, que nous avions eu le plaisir de rencontrer à St. Cyriac, était malheureusement absent. Nous mîmes pied à terre chez les MM. Brassard que M. Beaudet connaissait de longue date et nous fûmes reçu avec la cordialité et les franches allures qui distinguent le canadien-français.

Les frères Brassard sont au nombre de trois Xavier, Onézime et Joseph. Ils font le commerce, mais en même temps ils cultivent sur une grande échelle. On m’a soufflé à l’oreille que M. Xavier Brassard était riche de $40,000. Cette année il a enfoui dans la terre 300 minots de grain, et il espère bien en récolter au-delà de 4000.

Un autre cultivateur, M. Thomas Maltais, dont on admire la terre et les granges en arrivant à St. Dominique, a semé, de son côté, 250 minots de grain. Voilà qui prouve que le Saguenay n’est pas improductif.

J’ajouterai que chez les MM. Brassard, comme du reste dans plusieurs autres parties du Saguenay, on ne cultive pas seulement la terre, mais aussi l’intelligence. En examinant les livres qui ornaient la table du salon, j’ai lu des passages d’un journal bien rédigé par