Page:Boucherville - Louise Chawinikisique, L'ami du peuple de l'ordre et des lois, 23 et 26 septembre 1835.djvu/26

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née. Il a vu son visage, il a rencontré son regard, et toute sa rage va ne briser devant cette figure angélique. Un coup d’œil a arrêté celui que la mort n’aurait pas même étonné ; et le vainqueur est vaincu. À la rage dont il était animé, succède un feu dévorant qui le consume. Impétueux dans ses passions, il ose porter la main sur cette innocente créature. Il est sourd aux gémissements de la colombe. Il l’enlève impitoyablement et l’emporte évanouie dans la forêt.

Cependant, Saguima, qui a vu que c’en était fait des Algonquins, est accouru pour donner l’alarme à ceux qui étaient restés aux habitations. Il était trop tard. Il n’arriva que pour entendre les cris que poussaient les femmes et les enfants qui se tordaient affreusement dans cette immense fournaise. Leurs cadavres brûlés, flambaient comme des torches, et servaient encore d’aliment à la rage de l’incendie. Il vit tout cela, lui, et il en fut saisi d’horreur. Oh ! c’était horrible aussi…

La crainte d’un malheur plus grand encore vient s’emparer de lui, il craint pour Louise. Il cherche, il court, il vole de tous côtés. Il irait la demander même à