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UNE DE PERDUE

lorsqu’ils avaient fait ou se proposaient de faire quelque mauvais coup.

Si le lecteur veut prendre la peine de nous suivre à travers les rues sales et bourbeuses du faubourg Marigny, nous visiterons ensemble cette habitation des champs.

C’était le quatrième jour après l’attaque que les pirates avaient si malencontreusement faite sur les Zéphyrs, dans le golfe du Mexique ; et au moment où le Zéphyr commençait à apparaître à la vue des pilots, stationnés dans leurs cutters à l’embouchure du Mississipi, voici ce qui se passait à l’habitation des champs. La porte d’entrée est close et fermée aux verroux, et la salle est sombre, quoiqu’il fasse encore jour ; quelques rayons de lumière qui passent à travers les fentes des contrevents, répandent une espèce de demi-jour dans l’appartement, laissant voir une méchante couchette dans un coin, recouverte d’un couvrepied rapiécé, une vieille table, quelques chaises, des ustensiles de cuisine suspendus au-dessus de la cheminée dans le fond de laquelle brûlent quelques charbons. Il y a un escalier, dont les marches vermoulues tremblent sous les pieds, qui conduit à l’étage supérieur, où la première pièce est une chambre longue, occupant toute la partie nord-est de la maison. Cette chambre est éclairée par deux fenêtres, l’une au sud et l’autre dans le pignon, mais ces deux fenêtres ne laissent pas entrer la lumière ; des couvertes épaisses sont suspendues pour l’intercepter complètement. Au fond il y a un grabat sur lequel une paillasse et un oreiller ont été jetés, et que recouvre une méchante courtepointe. Tout auprès de ce grabat, dans le plancher, une trappe