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DEUX DE TROUVÉES

pelle Léocadie Mousseau ! Oh ! je veux voir ma mère, ma mère, ma mère !

— Tu ne peux pas, pauvre enfant, elle est morte à la paroisse St. Martin, en 1823.

— Elle est morte, c’est égal, je veux la voir, ma mère ! oh ! mon bon docteur, vous me la laisserez voir ma mère, n’est-ce pas ?

— Quel âge as-tu ?

— Je ne sais pas.

— Quoi, tu ne sais pas, mais tu devrais le savoir : tu as treize ans ; treize, entends-tu ? Tu es né à la paroisse St. Martin.

— Ah ! j’ai treize ans ! je ne le savais pas, et je suis né ?

— À la paroisse St. Martin.

— À la paroisse St. Martin ?

— Mais oui, te rappelles-tu le nom de ta mère ?

— Ma mère… arrêtez… ah ! oui… Léocadie Mousseau.

— C’est bien, mon enfant, et quel âge as-tu ?

— Quel âge ?… attendez… treize ans.

— C’est bien ; et où es-tu né ?

— Oh ! ça, je me le rappelle bien, à la paroisse St. Martin.

— C’est bien, mon enfant, viens m’embrasser. Tous les jours, si tu es bon garçon, je t’apporterai des sucreries.

— Voudriez-vous aussi m’apporter un petit cheval de bois, comme celui de la petite fille de M. Charon, le chef de la maison ?

— Nous verrons ; maintenant mange ton sucre candi et amuse-toi dans cette chambre, en attendant que je revienne ; je ne serai pas longtemps.