avaient toujours été de bons amis ; et plus d’une fois, l’un avait trouvé dans l’autre un puissant auxiliaire dans les rixes qui suivaient presque toujours leurs courses au milieu des cabarets, quand le Zéphyr touchait à quelque port étranger. Trim, s’étant enfin décidé à faire part à Tom de tout ce qu’il avait découvert, alla le trouver et l’ayant tiré à l’écart, lui raconta ce qui s’était passé dans l’embarcation, quand le noyé avait été amené à terre par les deux nègres.
— Et moi aussi, dit Tom, qui avait de la peine à en croire ses oreilles, et moi aussi je sais que le capitaine avait perdu le petit orteil du pied gauche ! Mais qu’est-ce que tout cela veut dire ? Qu’allons-nous faire ?
— Sé pas ; c’est pour ça que moué voulé savoir ce que dis.
— Je pense qu’il serait à propos d’avertir M. Léonard, c’est lui qui commande à bord, en l’absence du capitaine. Il pourrait peut-être nous donner de bons conseils, et d’ailleurs il faut bien obtenir sa permission pour un congé de deux ou trois jours.
— Eh bien ! voui, allons é li.
Trim et Tom descendirent dans la cabine où ils trouvèrent M. Léonard seul. Trim lui fit part de sa découverte et de ses soupçons. Il fut convenu qu’on n’en parlerait à personne et qu’on n’avertirait pas la police. M. Léonard donna à Trim et à Tom un congé pour faire les recherches nécessaires, et de plus une somme de vingt piastres en cas de besoin ; et il promit de faire de son côté les plus vigilantes recherches.
— Qu’allons-nous faire maintenant, dit Tom, quand ils furent remontés sur le pont.