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DEUX DE TROUVÉES

M. Meunier n’était pas à la Louisiane quand sa femme mourut. Il fut obligé de partir le lendemain du baptême de l’enfant pour la Jamaïque, d’où il s’embarqua pour aller à Canton pour affaire de commerce. Ce ne fut qu’après une absence de dix-huit mois qu’il revint.

À son retour, il se rendit immédiatement à la paroisse St. Martin, où il apprit en même temps la mort de sa femme et la disparition de son fils ! Le parrain et la marraine de l’enfant ne demeuraient plus à St Martin. Il se rendit de suite à Bâton-Rouge pour y chercher son fils. La femme de Phaneuf était morte. Phaneuf n’avait pas reparu ; La veuve, qui avait pris soin de l’enfant pendant près d’un an, avait quitté l’endroit sans que M. Meunier pût savoir de quel côté elle s’était dirigée ! Il revint alors à la Nouvelle-Orléans, où il subit une longue maladie, pendant laquelle il me confia ce que je viens de vous raconter.

— Et ne put-il obtenir d’autres renseignements sur son enfant ? demanda le juge vivement intéressé.

M. Meunier fit faire les plus minutieuses recherches, il n’épargna ni l’or ni l’argent, il envoya des exprès dans toutes les directions. Pendant deux à trois ans toutes ses recherches furent inutiles. Il désespérait de jamais retrouver son fils, quand un jour il reçut une lettre qui lui disait : « que la femme, qui avait la dernière eu soin de son enfant à Bâton-Rouge, avait été vue à la Nouvelle-Orléans, avec l’enfant qui était bien chétif. » Cette nouvelle réveilla toutes les douleurs de ce pauvre M. Meunier ; il fut obligé de garder le lit pendant plusieurs jours. Les recherches furent renouvellées par toute la ville