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UNE DE PERDUE

différentes personnes qui s’étaient placées en embuscade. Trim entendit parfaitement résonner les coups sur le pavé, mais il était si loin de s’imaginer qu’ils fussent à son adresse, qu’il n’y fit pas la moindre attention, croyant que c’était la ronde de quelques gens du guet du bout de la rue ; Trim laissa le docteur prendre de l’avance et se mit à le suivre de loin, sans bruit et les yeux fixés sur lui, ce qui l’empêcha de remarquer une ombre qui se projetait sur le mur au moment où il arrivait à la pile de briques ; en même temps une brique lancée avec force vint le frapper à la poitrine, et deux hommes s’élancèrent sur lui, armés de bâtons. L’attaque fut si vive et si imprévu que Trim en fut d’abord tout étourdi ; il glissa sur le pavé et tomba.

Avant qu’il eût le temps de se relever, il fut saisi et ses deux mains furent fortement attachées derrière le dos avec un mouchoir.

Le docteur, voyant Trim au pouvoir de Pluchon et de ses gens, sentit monter à ses lèvres un sourire diabolique.

— Ah ! ah ! murmura-t-il, tu ne m’échapperas plus !

— Vite, vite, une voiture ! pour le porter à l’habitation des champs, s’écria Pluchon.

Une des personnes se détacha pour aller chercher une voiture et revint bientôt avec une espèce de barouche de louage. Trim fut jeté dans la voiture, dans laquelle entrèrent aussi deux hommes pour veiller le nègre. Pluchon s’assit à côté du cocher, qui partit dans la direction de l’habitation des champs.

Quand il entendit Pluchon donner l’ordre de le conduire à l’habitation des champs, il se sentit sou-