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DEUX DE TROUVÉES

— Je le veux bien, si tu le veux ; je sais bien qu’ils te l’adjugeront, ils le doivent.

— Décidez, messieurs.

— Voyons l’acte, dit M. Préau, qui appréciait la délicate générosité de Pierre de St. Luc ; l’acte fera foi de tout.

— Oui, voyons l’acte, dit le notaire.

Ils lurent : « Madame Regnaud aura l’usufruit sa vie durant et mademoiselle Mathilde Regnaud la propriété de la maison No 7, rue Bienville et de tout ce qu’elle contient. »

— Il n’y a pas le moindre doute, dirent à la fois le notaire et l’avocat, que le portefeuille et son contenu n’appartiennent à madame Regnaud pour jouir de l’intérêt durant sa vie, et laisser le capital à Mlle Regnaud.

— C’est ce que je pense, dit le capitaine en souriant.

— Maman, dit Mathilde, je crois que c’est M. Pierre qui a mis cet argent dans le portefeuille, et nous l’a envoyé porter par le gardien.

— Il en est bien capable, s’écria Mme Regnaud, il n’en fait jamais d’autres !

— Rendez-lui le portefeuille, maman.

— Allons donc, petite pie, faut-il vous mettre un baiser sur la bouche pour la fermer ? dit le capitaine.

Mathilde courut, en riant, prendre le bras de sa mère.

— Nous avons adjugé ; notre jugement est sans appel, et la première qui répliquera sera condamnée à subir de la part de M. de St. Luc la peine dont il vient de menacer mademoiselle Mathilde.