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UNE DE PERDUE

Et le quart de tribord monta sur le pont pour remplacer les babordais, qui allèrent à leur tour se reposer, en attendant qu’un nouveau quart vint les rappeler à la manœuvre.

Le capitaine Pierre fit prendre un ris dans la grande voile et border. Après s’être assuré que tout était en ordre il alla se coucher, en recommandant qu’on le fit éveiller s’il survenait quelque chose d’inusité. Quand le capitaine descendit, il ventait une forte brise.

Tout était tranquille à bord. Les gens de quart, étendus sur le gaillard d’avant, fumaient leurs cigares.

De demi-heure en demi-heure, un matelot piquait la cloche, et criait d’une voix monotone :

« À l’autre et bon quart ! brise réglée ! »

Chaque fois que ce cri se faisait entendre, un homme faisait un soubresaut dans la cabine, et se couvrait de son drap par dessus la tête dans son lit.

Cet homme, laissons-le reposer ; il a le mal de mer : nous le retrouverons demain.


CHAPITRE VI.

la chasse.


Durant la nuit, les deux vaisseaux, dont le haut des mâts était à peine visible à l’horizon au coucher du soleil, s’étaient tellement rapprochés qu’au point du jour l’un d’eux se trouvait par le travers du Zéphyr du côté du vent, à une portée de canon. C’était une