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DEUX DE TROUVÉES

On appela, on chercha, mais en vain.

— Écoutez, s’écria Clarisse, il me semble avoir entendu quelque chose au fond de la salle, écoutez !

Le capitaine, Sir Gosford, Clarisse et Sara coururent à l’endroit d’où semblait venir un son faible et étouffé. On écouta encore, puis on entendit une voix qui criait : « au secours. » La voix venait de la soute aux vivres. Le capitaine voulut ouvrir la porte, mais elle était fermée en dedans ; sans perdre de temps, il l’enfonça d’un coup de pied et entra. Personne !

C’est pourtant bien d’ici que venait cette voix, dit Clarisse.

— Oui, oui, répondit une voix, qui semblait venir de l’autre monde.

— Où ?

— Ici.

— Où, ici ?

— Ici, ici, j’étouffe, dans le baril à fleur ; vite, vite, j’étouffe !

Le capitaine en un instant comprit tout, il débarrassa un baril à fleur qui se trouvait couvert de sacs, de boîtes et d’autres choses ; et au même instant on vit le couvercle se soulever, puis une tête et une figure, toutes blanches, sortir de dedans un baril à demi plein de farine, soufflant et éternuant comme un marsouin.

Une explosion d’éclats de rire vint saluer cette grotesque apparition. Étrange combinaison des facultés humaines. Tout à l’heure des pleurs, maintenant des rires ! Tant il est vrai que souvent les extrêmes se touchent. Le sublime et la mort à un bout, le ridicule et la folie à l’autre ; la bravoure sur le pont