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UNE DE PERDUE

puisse l’éviter. Et ce qui me fait le plus de peine, croyez-moi, c’est d’avoir à bord vos deux intéressantes jeunes filles. Si elles n’étaient pas à bord, ah ! morbleu, je ne les aurais pas laissés courir si longtemps, ces pirates, et je leur aurais au moins sauvé la moitié du chemin. Ce n’est pas la première fois que mon bon Zéphyr s’est trouvé bord à bord d’un forban. J’ai un équipage, Sir Gosford, comme vous n’en trouverez peut-être pas un autre semblable. Mais, vous savez, il ne faut qu’un accident, une chose qu’on ne peut prévoir, un rien, pour tourner les chances, et je crains pour vos enfants, seulement pour elles.

— Et si mes enfants n’étaient pas à bord !

— Oh ! alors ce serait bien autre chose. Vous rappelez-vous, il y a dix huit mois, avoir vu sur tous les journaux des États-Unis la destruction d’un nid de pirates et la prise de trente-cinq forbans qui furent jugés et exécutés à la Nouvelle-Orléans ?

— Oui, je m’en rappelle.

— Eh ! bien, ces trente-cinq forbans faisaient partie d’un équipage de soixante-dix, qui montaient un navire de plus grande force que cette corvette qui nous suit à l’arrière ; et c’est mon Zéphyr avec mon équipage qui ont attaqué et pris ces pirates, après avoir tué la plus grande partie de leur monde et avoir vu périr le reste avec leur vaisseau dans les flammes.

— Et n’aviez-vous pas un plus nombreux équipage ?

— Non, le même nombre, et tous les mêmes hommes, à l’exception de sept qui furent tués dans le combat, et que j’ai remplacés depuis.