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UNE DE PERDUE

apposé leurs signatures sur les cachets. La valise est telle qu’on me l’a remise. Nous ne savons ce qu’elle contient.

Les deux témoins approchent et identifient la valise et les scellés.

M. le Juge. — C’est bien. M. le notaire, brisez les scellés et mettez sur la table, les objets qui sont dans la valise.

Le notaire brisa les scellés, ouvrit la valise, en retira une cassette de maroquin rouge, à clous jaunes, et la plaça devant le juge. Elle était aussi scellée avec des rubans et cire noire. On lisait sur le couvercle :

« No 1. La personne désignée dans mon testament a seul le droit d’ouvrir. »

Le notaire retira aussi un petit paquet cacheté. La suscription contenait ces mots :

« Mon Testament.
« Mon TestAlphonse Meunier. »

— Y a-t-il encore quelque chose dans la valise ? demanda le juge au notaire.

— Non, Monsieur.

Et le notaire tourna la valise le dessus dessous.

Toute cette foule attentive, silencieuse, impatiente, semblait dévorer du regard ce paquet que le juge tenait dans sa main, en l’élevant à la hauteur de son front et le montrant aux spectateurs.

— Si quelqu’un, demanda le juge, désire faire quelqu’opposition à l’ouverture de ce papier, qu’il fasse valoir ses raisons, sans quoi nous allons passer outre et rompre les cachets.

Un instant un murmure sourd courut par la salle à travers cette foule ; puis tout fut silence.