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DEUX DE TROUVÉES.

— En calèche ! des calèches comme les charretiers en ont ici, à deux roues !

— Il n’y a pas d’autres espèces de voitures à Sorel.

Mais nous allons nous faire éreinter ! et où mettrons-nous Trim, et tout notre bagage ? N’y aurait-il pas moyen de se procurer des chevaux de selle à Sorel ?

— Je ne crois pas ; les chevaux des campagnes sont bien bons à la voiture, mais pas à la selle ; ils trottent dru, mais galopent dur.

— Ca ne me va pas du tout. N’y aurait-il pas moyen de se procurer ici une voiture à quatres roues et rouverte, à deux chevaux, et de plus un bon cheval de selle.

— Nous pourrons avoir tout cela chez Sharps, qui tient la meilleure écurie de louage de Montréal. Je me charge d’y voir ; en effet, pourquoi pas prendre nos aises, puisque nous en avons les moyens ? vous dites que vous ne tenez pas aux dépenses ?

— Bien moins qu’à notre comfort ; prenons cela pour règle de notre conduite. À propos de comfort pensez-vous que nous puissions nous procurer de bons vins à Sorel et à St. Ours ?

— À Sorel, j’en doute ; à St. Ours, bien sûr que non !

— J’y avais pensé ; j’ai fait remplir ma canevette. Trim doit voir aussi à faire mettre un demi panier de champagne.

— C’est bien heureux que vous m’ayez donné ces informations, sans cela, nous eussions fait un voyage de misère par notre propre faute. Je vois qu’en ce pays vous êtes encore à l’état primitif ; vous n’avez pas encore inventé le luxe des voyages par terre,