Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 2, 1874.djvu/122

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
123
DEUX DE TROUVÉES.

mince ; c’est un commis de la Banque du Peuple ; ça n’a jamais le sou ; l’autre je ne sais pas.

Celui qu’ils appelaient P’tit loup était un dangereux et audacieux voleur, nouvellement sorti de prison. Il revint bientôt auprès de ses compagnons, et leur dit qu’il les avait vus entrer à l’hôtel St. Laurent.

L’auberge dans laquelle venaient d’entrer St. Luc et DesRivières, avait une apparence tout à fait aristocratique auprès de la taverne qu’ils venaient de quitter.

— C’est mieux ici, remarqua St. Luc, nous attendrons jusque vers onze heures ; qu’allons-nous faire ?

— Je vais d’abord m’informer si Meunier n’est point venu, et donner ordre de nous avertir s’il vient ; puis nous fumerons un cigare dans la salle voisine, où du moins nous aurons des chaises.

— Et du vin, si vous désirez traiter, M. DesRivières, dit un homme en anglais, qui s’avançat du milieu d’un groupe de trois à quatre personnes debout près d’une fenêtre.

DesRivières jeta un coup d’œil rapide sur St. Luc, et lui fit un signe.

St. Luc, sans se préoccuper de ce qui venait d’arriver, passa dans la seconde chambre, et s’assit sur un vieux sofa près d’une table, pendant que DesRivières allait parler au comptoir.

— Qu’allez-vous prendre, dit celui-ci à St. Luc, en revenant avec le garçon qui apportait des cigares.

— Je préférerais ne rien prendre pour le moment.

— Je l’aime autant, et mieux même ; car je crois que l’on va me chercher querelle. Ce sont tous des