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UNE DE PERDUE

l’attaque avec calme. Son adversaire avança le premier et fit une feinte, puis un pas en arrière. St. Luc ne bougea pas, il voulait étudier son attaque et sa manière de parer. Celui-ci avança de nouveau, fit une feinte large de la gauche, pour provoquer une parade développée ; mais St. Luc devina l’intention, para serré ; puis au moment où le Dr. allongeait un coup à fond de la droite, il riposta vivement et frappa en plein visage. Le Dr. un peu étourdi, fit deux à trois pas en arrière.

Dès ce moment St. Luc sentit que son adversaire n’était point un homme de sa force, et qu’il le tenait à sa discrétion.

Au bout de deux à trois minutes, le Dr. revint à l’attaque, fort excité. St. Luc était parfaitement calme, il resta encore sur la défensive. Le Dr. avait soin de ne plus s’exposer en attaquant ; et St. Luc le laissait s’essouffler, par un jeu habile et serré. Le Dr. n’avait pas une seule fois atteint St. Luc. Il est vrai aussi que le Dr. n’avait reçu encore que deux coups de poing ; le premier dans le visage et le second dans la poitrine.

L’excitation et l’intérêt étaient des plus vifs, mais personne ne parlait, ni ne faisait de démonstration qui pût gêner les combattants.

Deux nouveaux arrivés se tenaient debout dans la porte.

Au bout d’une dizaine de minutes de feintes et de parades, de voltes et de contre-voltes, St. Luc, voyant que le Dr. était très essoufflé, crut qu’il était temps de lui donner une petite leçon. D’abord il le presse, fait deux à trois feintes rapides puis lui allonge un coup de poing sur l’œil gauche. Le Dr. retraite ; St.