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UNE DE PERDUE

— Volontiers. Permettez-moi, M. de St. Luc, de vous présenter deux de mes amis, messieurs C. D… et A. de S…

À peine la présentation était-elle faite, et les poignées de main échangées entre St. Luc et ses nouvelles connaissances, que le Dr. se relevait de dessous la table. D’abord on crut qu’il se jetterait sur St. Luc, et DesRivières se mit en avant ; mais au contraire, le Dr. tendit franchement la main à son adversaire, lui demandant excuse de son emportement et lui offrant cordialement son amitié.

— Je n’ai pas d’objection, dit St. Luc qui n’avait pas perdu son sang-froid un seul instant ; parce que j’aime mieux faire des amis que d’avoir des ennemis, dans un pays où j’arrive.

— Eh ! bien, maintenant que vous m’avez donné ce que je méritais, je vais payer la traite à la compagnie.

— C’est votre droit, dit St. Luc, en riant.

Le renfort qui était arrivé, l’issue de la lutte et son dénouement avaient complètement calmé l’humeur provocatrice des L. P. S. ; aussi passèrent-ils ensemble un plus agréable quart d’heure que celui que semblait leur promettre leur entrée dans l’auberge.

— Nous sommes très heureux d’avoir fait votre connaissance, M. de St. Luc, dit C. D… ; c’est un hasard si nous sommes entrés ici, mais c’est un hasard que je remercie ; nous passions en calèche, nous rendant chez Privât, quand nous entendîmes du bruit dans la maison et vîmes un gros nègre qui, de la rue, regardait par la fenêtre. Nous lui demandâmes ce qu’il y avait dans la maison. Il nous répon-