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DEUX DE TROUVÉES.

Florence aie fini son mois, pour l’emmener cheu nous.

— Pourquoi ne l’en faites-vous pas sortir de suite, dit St. Luc, qui admirait dans cet homme les sentiments affectueux qu’il portait au petit Meunier, et la sollicitude qu’il éprouvait pour sa jeune sœur.

— C’est bien plus aisé à dire qu’à faire. Car voyez-vous ce s… Malo, continua Meunier, en accompagnant son jurement d’un violent coup de poing sur la table, ne veut pas qu’elle quitte, avant qu’elle lui aie payé dix piastres, qu’il dit lui avoir prêtées pour s’acheter des pendants d’oreilles et un collier. Comme si elle avait besoin de pendants d’oreilles ! Ah ! vous voyez bien qu’ils vont lui faire perdre la tête, pauvre p’tite.

— J’admire vos sentiments, ils sont d’un bon frère et d’un cœur généreux. Si vous lui payiez ses dix piastres, la laisserait-il partir ?

— Oui, il me l’a encore dit ce soir.

— Eh ! bien, écoutez ; nous arrangerons cela tout à l’heure. Votre petit ami Pierriche, comme vous l’appelez, et comme vous le dites, sans vous en douter, est très riche ; il veut retrouver sa mère et c’est vous qu’il veut employer pour la chercher. Vous allez vous mettre de suite en recherches ; vous viendrez tous les matins, à neuf heures, à l’hôtel Rasco me dire ce que vous aurez pu apprendre. Si vous pensez qu’elle puisse ne pas demeurer à Montréal, vous chercherez à la campagne, à Québec, partout ; et vous me tiendrez au courant de vos découvertes, bonnes ou mauvaises ; entendez-vous ?

— Oui, monsieu.

— Et comme vous ne pouvez pas perdre votre