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UNE DE PERDUE

Ils sortirent ensemble ; Meunier gagna du côté de l’hôtel St. Laurent, pendant que St. Luc et DesRivières descendirent la rue vers le Champ-de-Mars, Trim suivant toujours à quelque distance.

— Mâtin ! quel coup de poing ! M. de St. Luc. Comme vous l’avez assommé ! il est tombé comme un sac de farine. Où avez-vous donc pris des leçons de boxe ?

— À la Nouvelle-Orléans, je ne faisais que cela, quand j’étais jeune. J’ai aussi pris des leçons à Londres de James Sawyer.

— Êtes-vous fort au fleuret ?

— Un peu. J’ai pris des leçons de Fontau à Paris, et de Latour à la Nouvelle-Orléans.

— J’en suis bien aise ; nous avons ici un maître de boxe, nommé O’Rourke, je voudrais bien vous voir prendre les gants avec, lui ; il se vante. Je crois que vous êtes plus fort que lui ; j’ai vu cela à la manière dont vous parez, encore mieux que dans celle de votre attaque, car au deuxième tour j’ai bien compris que vous ménagiez le Dr…, votre adversaire de tantôt. Il n’est pas du tout de votre force. Aimeriez-vous à prendre les gants avec O’Rourke ?

— Je n’y tiens pas ; mais si je vais à la salle, je n’aurai pas d’objection. J’aime cependant mieux les armes.

— Oui ! eh ! bien, nous avons Hury, un français qui donne des leçons. On le dit très-fort et je le crois très-capable, quoique je ne sois pas grand connaisseur.

— C’est bien, nous irons le voir ; j’aimerais à me refaire la main un peu. Où allons-nous maintenant ?