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DEUX DE TROUVÉES.

beaucoup d’attention, quand je lui ai dit que tu étais mon amie. Il paraît qu’il t’a déjà vue, toi et Asile, quelque part. Ainsi prenez garde de me l’enlever ; car je puis bien te le dire à toi, pourvu que tu n’en ries pas… j’en suis folle !

« Il paraît qu’il voyage pour son plaisir ; l’on m’a dit, pourtant, qu’il était venu en Canada pour y chercher quelqu’un… quelqu’une. Il n’aime pas à s’entretenir sur ce sujet ; du moins il a éludé la question, quand je lui en ai parlé, en badinant. Je crois que j’ai deviné ce qu’il cherche… il n’est pas difficile de deviner ce qu’un jeune homme beau, riche, de vingt-cinq à trente ans, peut chercher. Nous sommes cinq à six qui avons décidé de faire sa conquête ; c’est un véritable siège en forme que nous voulons faire. Une fois prisonnier, il payera gros pour sa rançon. J’espère qu’Asile et toi, ainsi que tes amies de Québec, vous joindrez à nous pour faire un traiLé offensif et défensif contre le nouvel ennemi de notre repos. Excuse mon bavardage ; il m’a fait oublier une foule d’autres choses que j’avais à te dire.

« Mes respects et les amitiés de maman à Madame de St. Dizier.

« Elmire L… »

« P. S. — Je décachète ma lettre pour te dire justement ce qui devait en faire le sujet principal. La personne qui te remettra cette lettre, est la jeune fille que maman avait promise d’envoyer à ta mère ; elle est adroite à l’aiguille et bonne fille de chambre. Elle s’appelle Florence. Elle est sortie, depuis quelques jours, de chez un monsieur ou madame Malo,