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UNE DE PERDUE

monté sur un magnifique cheval anglais, pur sang, qu’il avait, non sans difficulté, rendu souple et docile, caracolait au côté de la voiture.

Quand ils furent parvenus au bout de la montée, avant d’arriver à l’équerre que fait la route de Charlesbourg et celle qui vient de Lorette, ils aperçurent la voiture, dans laquelle les jeunes filles étaient parties le matin, arrêtée sur la route de Lorette. Le cocher, assis sur le siège, regardait tranquillement dans la prairie Miss Clarisse et les jeunes Demoiselles de St. Dizier s’amusant à cueillir des noix douces, qu’un petit garçon faisait tomber en jetant des morceaux de bois dans un noyer, situé à quelques arpents du chemin. Les jeunes filles gaies et rieuses, avaient laissé dans la voiture leurs beaux manteaux, et n’avaient sur leurs épaules que de légers fichus ; une d’elles portait une écharpe crêpe rouge, croisée sur la poitrine et nouée sous les bras, de manière à laisser les bouts prendre gracieusement par derrière, sans gêner ses mouvements. Un peu plus loin, un troupeau de vaches cherchait sa nourriture dans l’herbe rasée et gelée de la plaine. Un petit garçon, d’une douzaine d’années, s’amusait à exciter un taureau en lui jetant des pierres. Quelquefois l’animal se retournait en agitant ses cornes menaçantes ; le petit garçon se sauvait, puis quand il voyait le taureau tranquille, il retournait continuer ses agaceries.

De l’endroit où se trouvait Sir Arthur, il n’y avait en droite ligne à travers la prairie qu’une dizaine d’arpents pour se rendre à celui où étaient les jeunes, filles, mais en suivant la route la distance était fort considérable. En ligne droite on suivait la base d’un