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UNE DE PERDUE

pes, elles ne doivent point être rendues bien loin, à une lieue ou une lieue et demie tout au plus ; le temps est mauvais et les chemins doivent être affreux.

— S’il n’y a que deux heures qu’elles sont parties, nous les aurons bientôt trouvées. Votre cheval a eu le temps de se reposer, il pourra vous porter facilement.

Dix minutes après, St. Luc et le lieutenant Weir étaient en selle et galopaient sur la route de St. Ours en suivant la rivière.

Le vent avait changé dans le cours de la nuit et soufflait du sud, de manière qu’ils l’avaient dans la figure. Une neige, mêlée de pluie, les empêchait de distinguer à dix pas devant eux.

En quittant Sorel, le terrain sablonneux avait permis à leur monture de prendre une allure assez vive. St. Luc pensait au bonheur de retrouver sa mère ; le lieutenant était inquiet, prêtant l’oreille au moindre bruit et cherchant à pénétrer l’obscurité pour voir s’il n’apercevrait pas les traces du passage des troupes.

— Nous devons avoir fait du chemin depuis que nous sommes partis ; je crains que nous n’ayions manqué la route. Nous eussions dû rejoindre les troupes avant ce moment-ci. Connaissez-vous la route, M. de St. Luc ?

— Je la connais jusqu’à St. Ours ; nous ne l’avons pas manquée ; voilà la rivière ; j’entends le bruit des lames.

— Mais on ne voit pas de traces du passage des troupes.