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DEUX DE TROUVÉES.

leur gauche, de l’autre côté de la clôture, le bêlement d’un mouton. Weir rêna subitement son cheval.

— Qu’est-ce que cela ? dit-il.

— C’est un mouton ! dit St. Luc, venez donc.

En ce moment ils entendirent distinctement le galop de chevaux, à cinq ou six arpents en avant ; le vent leur apportait le bruit de leurs pieds dans la boue.

— Tenons-nous à cette distance d’eux, dit Weir ; quand ils entreront dans le village, nous passerons aussi vite que possible, si les troupes n’y sont pas.

Ils prêtèrent l’oreille attentivement ; mais bientôt ils n’entendirent plus le galop des chevaux.

— Ils se sont mis au pas, dit Weir ; mettons nous au pas aussi.

— Poursuivons, poursuivons, dit St. Luc ; ils ne sont que trois, je ne crois pas qu’ils cherchent à nous arrêter. Je ne vois aucun signe de révolte, dans cette partie de la paroisse du moins ; tout dort.

Ils continuèrent au trot pendant quelques minutes, arrivèrent en face d’une grande maison, à leur droite ; quelqu’un cognait à une porte et des chiens aboyaient.

— Je crois qu’ils sont arrêtés ici, dit Weir ; Il me semble entendre parler. Ecoutez…

— Oui, j’entends. C’est ici le Manoir.

— Le Manoir Seigneurial de M. de St. Ours ?

— Oui.

— Alors, nous n’avons plus que quelques arpents d’ici l’église. Si les troupes sont arrivées, elles doivent être là. Mais voyez donc, il y a une illumination dans le village. Galopons !