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UNE DE PERDUE

— Je n’aurai pas besoin d’y aller ; on a envoyé un autre homme à ma place.

— Quelles nouvelles de St. Hyacinthe ?

— Les habitants des campagnes ne veulent pas marcher ; parcequ’ils disent qu’ils n’iront pas se battre sans fusils. Dans le village il y en a beaucoup qui viendront.

— C’est bien. Et où vas-tu maintenant ?

— J’vas à Belœil, porter une lettre à M. M… et de là j’retournerai à St. Charles pour voir M. DesRivières pour qu’il écrive à M. St. Luc.

— M. St. Luc ? un bel homme, grand, brun, petite moustache noire ?

— Oui. Le connais-tu ?

— Sans doute ; je suis venu jusqu’ici avec lui, de St. Charles, cette après-midi. Il est maintenant à St. Hilaire. Je l’ai laissé chez M. Rouville, il n’y a pas plus d’une heure.

— Oh ! j’en suis bien content ; j’irai le voir demain matin.

— Tu lui diras que c’est le petit colporteur qui t’a indiqué oû le trouver. Maintenant dors ; excuse de t’avoir réveillé.

Meunier qui n’avait pas dormi la nuit précédente, et avait fait une longue route à pied, ne demanda pas mieux. Il se retourna sur le dos, se passa les deux bras sous la téte, pour lui servir d’oreiller, et, une minute après, il ronflait comme un bienheureux.

Le lendemain devait encore apporter une déception à St. Luc. Les titres de l’acquisition de la terre, dont lui avait parlé Siméon, faits au nom du Shérif, ne parlaient pas de M. Rivan. Meunier lui annonçait,