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DEUX DE TROUVÉES.

tenir trois personnes au besoin, quoiqu’il n’y eut que deux sièges.

— Tom, vous allez embarquer avec Trim dans cette petite pirogue, et vous battrez la marche, dit Lauriot ; et vous, Sir Arthur, préférez-vous embarquer avec moi dans celle-ci, ou bien prendre le commandement de l’autre.

— Je prendrai l’autre.

— Comme vous voudrez.

Aussitôt qu’ils eurent embarqué les provisions et arrangé les armes, de manière à ce qu’elles ne fussent pas exposées à être mouillées, Lauriot prit le gouvernail d’une des pirogues dans laquelle il fit embarquer quatre de ses gens, et les quatre autres se mirent avec Sir Arthur. Tom et Trim attendaient que les autres fussent prêts ; Tom était au gouvernail, et Trim à l’avant.

— Au large ! cria Lauriot.

Les trois embarcations partirent à la fois, Trim prenant les devants, Lauriot à sa suite et Sir Arthur par derrière.

Ils nagèrent vigoureusement pendant plusieurs heures, gardant le plus profond silence, sans rien rencontrer qui put fixer leur attention. Vers les trois heures du matin ils débouchèrent dans le lac Barataria. La nuit, sans être très sombre, ne permettait pas néanmoins de distinguer les longues pointes qui s’avançaient dans le lac, et qu’il s’agissait de couper, afin d’éviter le long circuit des baies. Tom cessa de nager pour donner du temps aux autres embarcations d’arriver, afin de se consulter sur ce qu’il y avait de mieux à faire.