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DEUX DE TROUVÉES.

des frères qui n’osaient sortir des lieux où ils se tenaient cachés.

Les sommes offertes pour l’appréhension des chefs rebelles, qui étaient entrés à Montréal, étaient considérables. Il devenait en conséquence de la plus grande urgence que leur retraite ne fut pas connue, même de leurs amis, de crainte qu’une imprudence, une indiscrétion, ne réveillât la cupidité de quelques personnes en qui ils auraient cru pouvoir mettre leur confiance. Il n’y eut que deux personnes qui surent le lieu où ils se tinrent cachés, pendant les huit jours qu’ils demeurèrent à Montréal. L’une d’elles était la sœur d’un de ces braves jeunes gens, venus pour exécuter une mission avec un espoir dont ils furent bientôt déçus. Quand ils virent qu’il n’y avait pas moyen de réaliser leur dessein, alors ils songèrent à sortir de cette ville dans laquelle ils avaient eu tant de difficultés à entrer, et où ils étaient exposés à chaque instant à être découverts. Mais il était devenu encore plus difficile d’en sortir qu’il ne leur avait ôté difficile d’y entrer ; parceque, leur présence étant connue, toutes les issues étaient gardées par des personnes qui, outre leur haine, étaient encore animées par l’espoir de gagner les récompenses promises.

Une circonstance néanmoins se présenta qui prouva aux autorités combien était grande l’audace de ces jeunes Canadiennes, et à quels dangers le gouvernement se serait trouvé exposé si l’insurrection eut eu la moindre organisation.

Toutes les recherches ayant été vaines pour les découvrir, on apposta des émissaires secrets pour suivre tous ceux de leurs parents ou amis, que l’on sup-