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DEUX DE TROUVÉES.

CHAPITRE XLVI.

tribulation de m. édouard.


Revenons au volontaire qui s’était rendu, à l’heure indiquée, au logis de M. Édouard. Il trouva la clef sur la porte et entra. Après une demi-heure d’attente, il crut qu’il n’avait rien de mieux à faire que de préparer le bol de punch. Il prit de l’eau chaude, du sucre, un citron qu’il coupa par tranches, puis y mêla une copieuse proportion d’eau-de-vie. Il mêla le tout avec une grande cuillère et en prit un verre. Il prit ensuite une pipe qu’il emplit de tabac et bourra. De temps en temps il regardait à sa montre, haussait les épaules, prenait un petit coup, se rasseyant sur le sofa et tirait d’énormes bouffées.

Neuf heures étaient sonnées depuis longtemps, et M. Édouard ne rentrait pas. Le volontaire était inquiet, il s’impatientait de ce retard. — « Que diable fait donc M. Édouard qu’il n’arrive pas ? » se disait-il. — « Je vais l’attendre encore un quart-d’heure ; s’il n’est pas rentré, je pars et vais avertir la police. » Et il prit encore un petit coup.

Dix heures sonnèrent au cadran du Séminaire de St. Sulpice. — « Dix heures ! dit-il, je pars ; » et le brave volontaire se servit de nouveau un grand verre du délicieux punch.

Il avait la tête lourde et le pas chancelant quand il descendit l’escalier. Comme son idée fixe était de gagner la récompense, et de prendre ceux pour lesquels elle était offerte, il se rendit à la station de la