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UNE DE PERDUE

— Qu’as-tu Trim ? lui dit celui-ci qui avait remarqué son agitation.

— Les patriotes sont dans la montagne !

— Eh bien ! quand même ils y seraient, qu’est-ce que cela nous fait ? Mais comment as-tu appris cela ?

Trim ne put donner d’explications bien claires ; cependant St. Luc comprit que le Sergent Flinn, une des nouvelles connaissances de son domestique, avait informé ce dernier qu’une bande considérable de patrioles étaient cachés dans la montagne ; on avait aperçu des signaux durant la nuit, et remarqué de nombreuses traces que l’on avait suivies ; enfin, que toute la cavalerie était prête à partir appuyée par deux compagnies de royaux et deux pièces de campagne.

St. Luc n’eut pas de doute qu’une alerte avait été donnée et que toute cette bande formidable de patriotes n’était probablement que les deux chefs à la fuite desquels il avait assisté la veille. Mais parmi ces deux chefs était le frère de celle qu’il aimait ; il résolut donc de prendre un charretier et de faire le tour de la montagne, afin de les avertir de ce qui se passait dans la ville, s’ils avaient réellement eu l’imprudence de ne pas continuer leur fuite durant la nuit.

En sortant de l’hôtel, St. Luc remarqua une grande rumeur dans la rue St. Paul ; des cavaliers galopaient dans la rue, et deux compagnies du 32e de ligne remontaient le marché neuf.

Il appela un charretier et partit dans la direction de la rue McGill, pour se rendre à la Côte-des-Neiges. En arrivant au faubourg St. Antoine, un homme à cheval passa au galop, suivant la même