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DEUX DE TROUVÉES.

Arrivé au haut de la montagne, la pente devenait favorable à Carillon qui, pour faire voir qu’il savait l’apprécier, se mit à allonger son trot d’une manière notable.

De temps en temps St. Luc regardait en arrière, pour voir si la cavalerie n’arrivait pas. Enfin il crut reconnaître, à quelque distance, l’endroit où, la veille, il s’était arrêté avec Henriette pour parler à Barsalou. Deux charges de foin étaient dans le chemin juste au devant de la maison.

En arrivant, il vit à sa grande surprise devant la porte son cheval tout attelé sur sa propre voiture ; un garçon le tenait par la bride.

Pendant que le charretier attachait Carillon sous la remise, après lui avoir jeté une robe sur le dos, St. Luc entra dans la maison. Le Dr. G… et son compagnon se préparaient à sortir, mais en reconnaissant St. Luc, ils lui tendirent tous les deux la main.

— Comment, dit St. Luc, est-ce vous qui étiez avec le Docteur hier soir ? je vous croyais gàgné les États-Unis.

— Les ligues sont gardées, et, d’ailleurs j’étais venu à Montréal pour tenter une chose, qui malheureusement est manquée ; nous espérions prendre les pièces de campagne du corps d’artillerie. Nous avons été découverts, le coup est manqué ; il ne nous reste plus qu’à nous éloigner.

— Et vous n’avez pas de temps à perdre ; partez, partez vite, la cavalerie arrive. Elle était au bas de la côte, au moment où nous arrivions au sommet.

— Adieu, alors : nous partons ; dites à ma sœur de n’être pas inquiète.