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UNE DE PERDUE

vis-à-vis de vous je n’aurais pas osé vous écrire, et je n’aurais pu sans contrainte me trouver encore en votre compagnie. Mais comme vous m’assurez que vous n’avez plus que des sentiments « d’estime et d’amitié, » je me sens libre de vous dire aussi combien je vous estime et vous aime. Merci pour ce que vous avez encore fait pour mon frère. Je vois que je me laisserais entraîner à vous écrire une longue lettre, mais comme je dois, pour le moment, vous parler d’affaire qui concernent madame de St. Dizier, je réserverai tout ce que j’ai à vous dire pour bientôt, si toutefois vous ne descendez pas à Québec, comme ma tante le désirerait.

“ Je dois vous dire que ma pauvre tante n’a pas longtemps à vivre. Les médecins l’ont condamnée, et chaque jour qu’elle vit est un jour de grâce. Ce qui la désole en mourant, c’est de laisser ses deux filles dans l’indigence ; la petite rente qu’elle recevait ainsi que la jouissance de la maison qu’elle occupe, s’éteignant à sa mort. Son seul espoir était dans une réclamation qu’elle a contre la compagnie du Nord-Ouest, et qui est en procès depuis la mort de M. de St. Dizier. La cause est entre les mains de M. Toussaint Peltier, avocat à Montréal. Ma tante consentirait à vendre ses droits pour une bien modique somme ; elle accepterait l’offre de trois cents louis que quelqu’un lui a fait faire par l’entremise de M. Peltier, il y a deux à trois ans ; elle accepterait même cent louis.

« Puis-je espérer que, pour madame de St. Dizier, vous voudriez bien aller voir M. Peltier et lui parler de cette affaire ?

« Asile et Hermine sont bien tristes ; Miss Gosford