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UNE DE PERDUE

Il fut donc convenu que Tom et Trim partiraient seuls ; qu’ils approcheraient aussi près de l’ile que la prudence le permettrait, et, qu’après avoir observé les mouvements des pirates et s’être assurés de leur force, ils reviendraient immédiatement faire leur rapport.

Les pirates venaient d’allumer un feu sur la pointe de l’ile, autour duquel ils se chauffaient, en attendant leur souper. Ils avaient formé une espèce d’écran du côté de la mer, pour empêcher la lumière d’être aperçue de ce côté, au cas où il plairait au cutter de venir leur faire une visite. Comme ils n’avaient aucune inquiétude du côté de l’intérieur, ils ne s’en étaient pas occupés.

De l’endroit où Lauriot était avec ses gens, il pouvait apercevoir les pirates quand ils passaient devant le feu, mais sans pouvoir ni compter leur nombre, ni distinguer ce qu’ils faisaient à quelque distance du cercle lumineux.

Après être convenus de différents signaux, afin de se reconnaître et de se communiquer, Trim regarda à l’amorce de ses pistolets et s’étant assuré que sa carabine était en ordre, il poussa tranquillement sa pirogue à l’eau et prit son poste à l’avant, déposant avec soin sa carabine auprès de lui, de manière à l’avoir sous sa main. Tom se plaça au gouvernail, et tous les deux partirent pour aller exécuter leur dangereuse mission.

La pirogue, légère et effilée, obéissant à l’impulsion puissante de ces deux vigoureux nageurs, semblait courir sur les eaux, en effleurant à peine la surface. Ils avaient d’abord dirigé leur course en droite ligne sur la flamme que les pirates avaient allumée