Page:Boucherville - Une de perdue, deux de trouvées, Tome 2, 1874.djvu/87

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
88
UNE DE PERDUE

lui aussitôt qu’il l’eut aperçu, et lui expliqua en peu de mots l’effet d’un Nolle prosequi, et les raisons qui l’avalent forcé d’en agir ainsi. Le capitaine fut satisfait de la conduite du procureur-général, comprenant qu’il valait mieux relâcher le docteur Rivard, sauf à le reprendre plus tard, que de risquer un acquittement nécessaire faute de témoins positifs.

Alors revint à la mémoire du capitaine Pierre, l’incident de la veille et ce que lui avait dit Trim, au moment où le vapeur parlait pour la Havane ; mais il était trop tard.

Le docteur Rivard sortit triomphalement de la cour, paraissant aux yeux du public bien plus comme une victime d’odieuses calomnies que comme un coupable.

Cet homme, le plus coupable des accusés, échappait à sa punition. Il pouvait marcher la tête haute et sans crainte, du moins le pensait-il, l’autopsie du corps de feu M. Meunier n’ayant pu constater aucune trace de poison.


CHAPITRE XXXIII.

l’époque du rachat.


— Mais, papa, où est donc M. de St. Luc ? demandait Clarisse Gosford, avec une imperceptible émotion dans la voix ; il n’est pas venu nous voir une seule fois depuis notre arrivée.

— Il a été si occupé ; et d’ailleurs ce n’est que d’hier soir qu’il est revenu de la paroisse St. Charles.