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DEUX DE TROUVÉES.

« Ma chère Clarisse, ne m’attends pas pour dîner. Je suis chez M. de St. Luc en compagnie de plusieurs de ses amis, planteurs de la paroisse St. Charles, et nous passerons une partie de la soirée ensemble. M. de St. Luc me prie de te présenter ses respects. Prépare ta malle ; tu viendras avec moi, demain, faire visite à l’habitation de M. de St. Luc à la paroisse St. Charles. »

Ton père,
A. Gosford.


Il était dix heures, quand Sir Arthur retourna à l’hôtel. Sa fille l’attendait.

— Eh bien ! Clarisse, as tu préparé ta malle ? Demain nous partons, en compagnie de M. de St. Luc. Je l’aime, cet homme-là. Non seulement il m’a donné les plus grandes preuves de générosité, de bravoure dans le danger, de sang-froid dans les moments critiques ; mais il vient encore de me montrer qu’il a un cœur selon le mien. Il nous a ce soir développé un plan d’émancipation des esclaves de ses plantations, que je trouve excellent. Nous l’avons discuté avec plusieurs planteurs. Demain M, de St. Luc fera le premier essai de son plan d’émancipation à la paroisse St. Charles ; il doit l’annoncer et l’expliquer à ses esclaves.

— Oh ! papa, comme tu dois être content de trouver quelqu’un qui puisse sympathiser avec toi, sur un sujet qui a fait l’occupation de tes deux dernières années ! Tu ne saurais t’imaginer combien je suis joyeuse, à l’idée d’assister au premier essai de ce plan d’émancipation. Je me fais aussi un grand plaisir de visiter les plantations du Mississipi ; on dit