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UNE DE PERDUE

— Bien, Pompée ; c’est ça ! voyons maintenant comment-tu pourras me donner les premières cent piastres. Écoute : tous les dimanches t’appartiennent ; l’argent que tu gagnes ces jours-là t’appartient. Sais-tu combien il y a de dimanches dans l’année ?

— Sais pas, dit Pompée, en jetant un coup d’œil furtif sur Sir Arthur ; il n’y en a pas beaucoup.

Sir Arthur et tous les planteurs se mirent à rire de bon cœur à la réponse de Pompée.

— Il y en a 52, continua le capitaine ; et comme l’économe me dit que tu peux aisément gagner deux piastres par jour, tu peux gagner $100 dans le cours de l’année. Avec ces $100 tu achèteras une heure majeure.

— Oui ! mon maître, si je puis racheter une heure majeure au bout d’un an, je comprends bien que je pourrai les racheter tous au bout de douze ans ; mais si je ne puis avoir toujours de l’ouvrage, il me faudra plus de douze ans. ;

— Pas mal, pas mal, mais ne vas pas trop vite. Quant à l’ouvrage, que cela ne t’inquiète pas, je te trouverai de l’ouvrage et je te donnerai $2 par chaque jour que tu me donneras, en sus de ton temps de l’atelier ; ou si tu l’aimes mieux, je te procurerai du fer et tu travailleras à la pièce ces jours-là. Maiscontinuons, et écoutez bien tous.

À la fin de la première année, tu auras donc racheté une heure majeure. Tu continueras à travailler douze heures par jour la seconde année, mais comme tu ne seras obligé qu’à onze heures de travail au lieu de douze, tu duras donc travaillé une heure extra par jour ; or comme il y a 312 jours de travail à peu près dans le cours de l’année, je te redevrai