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PROFILS BRETONS

jeunesse, l’âge mûr et la vieillesse, il n’y a rien eu de bien extraordinaire dans la carrière de M. Renan.

Sa vie a été la vie laborieuse de tout savant et il a eu plus de joies que beaucoup. Vous verrez qu’il n’a jamais été malheureux en regardant son portrait accroché à toutes les vitrines des marchands de photographies. La physionomie est épanouie comme celle de tout homme heureux de vivre et M. Renan, arrivé aux plus hauts sommets de la carrière littéraire, doit être heureux de vivre puisqu’il n’a jamais aspiré qu’à ces sommets et qu’il les a atteints.

Les quelques rares personnes qui ont connu M. Renan dans sa jeunesse ont pu croire qu’il était né pour être prêtre. En effet, chaque fois que le recteur de la petite ville de Tréguier où M. Renan est né le 27 février 1823, demandait à l’enfant ce qu’il voulait être, l’enfant lui répondait : « Je veux être prêtre. » Le recteur, convaicu enfin, le fit entrer au séminaire. M. Renan avait alors neuf ans. Il se fit bientôt remarquer par son intelligence. C’était une sorte