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« Pour assurer l’éducation de ses enfants, l’Allemagne n’épargne ni peine, ni dépenses. Des collèges techniques de premier ordre sont le complément normal des municipalités de villes allemandes. Le gouvernement central non plus n’est pas oublieux des avantages extraordinaires que confère dans la lutte commerciale l’instruction spécialisée. Par exemple, le gouvernement impérial subventionne au montant de £2,450 par année le séminaire des langues orientales de Berlin et s’intéresse paternellement à ses travaux ; et la législature recommande de donner aux étudiants qui se destinent à la carrière mercantile et industrielle en Asie ou en Afrique l’instruction spéciale dont ils peuvent avoir besoin c’est-à-dire, la connaissance des relations commerciales, des statistiques, tarifs, échanges, etc.

« Nous pouvons dire sans exagération qu’il n’est pas un sujet se rapportant à la culture industrielle, scientifique ou commerciale qui ne soit pas enseigné et enseigné dans la perfection dans les écoles très nombreuses de l’empire allemand. Cet enseignement repose sur une base solide. L’instruction élémentaire, jusqu’à l’âge de 14 ans est obligatoire et gratuite. L’enseignement secondaire, largement subventionné par l’État et les municipalités ainsi que par des legs particuliers, est aussi pratiquement gratuit. Des écoles élémentaires, l’étudiant passe au gymnase qui le conduit à l’université ou aux écoles scientifiques, lesquelles le conduisent à leur tour a l’école polytechnique, une école sous le contrôle du gouvernement. La commission de Manchester qui visita cette institution en 1891, en fait une description enthousiaste. Les édifices, disent les commissaires dans leur rapport, sont vraiment des palais. Une seule de ces écoles polytechniques (car il y en a plusieurs, toutes tenues dans la même perfection) celle de Charlottenberg, compte quatre-vingt-six professeurs, conférenciers et assistants, outre trente professeurs spéciaux. Elle est admirablement outillée en fait d’instruments scientifiques et tous les appareils imaginables pour la poursuite d’études avancées en architecture, génie mécanique, construction de navires, chimie, métallurgie, et science générale. On y trouve en outre un atelier d’arts mécaniques et une bibliothèque de 52,000 volumes. Les laboratoires de chimie sont admirablement aménagés. Les édifices seuls ont coûté £405,000, l’on n’a épargné aucune dépense. Et tout cela, remarquez-le bien, dans un pays que certaines gens méprisent parce que, disent-ils, il n’aura jamais assez de capital pour faire concurrence à l’Angleterre. »

La citation que nous venons de lire est traduite de l’ouvrage de M. E. E. Williams, « Made in Germany ». Elle résume parfaitement la situation de l’Allemagne quant à l’instruction industrielle. Ce sont les autorités anglaises qu’il faut consulter pour se rendre compte de la situation de l’Allemagne, car ce sont les industriels anglais qui sont surtout atteints par les progrès de l’industrie allemande. M. William S. H. Gastrell, attaché commercial britannique à Berlin, constate qu’en 1895, tandis que les ex-