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Page:Bouchette - Robert Lozé, 1903.djvu/158

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Robert Lozé

verse le village et arrive par une route qui serpente jusqu’à la demeure même de Jean.

Là, une lumière encore plus vive éclaire le groupe joyeux qui les attend. C’est madame Lozé entre Alice, Irène. Jeanne, la femme de Pierre, y est aussi ainsi que le docteur de Gorgendière. Voilà Bertrand au milieu d’un groupe d’enfants qui remplissent l’air de leurs cris de joie, et Louise aussi, toujours aimable et souriante. Mais ce ne sont pas les seuls. Cette dame aux cheveux blancs et en robe de soie, est-ce madame de R. ? Ma foi, c’est bien elle, seulement son expression est tellement agréable qu’on a peine à la reconnaître. Cette dame, plus jeune, qui l’accompagne, Robert, en la reconnaissant, éprouva un plaisir encore plus vif : c’est madame de Tilly, sa première, sa toujours sincère amie. En voici encore d’autres qui sortent par les portes-fenêtres largement ouvertes du salon. C’est M. de la Chenaye, mais avec lui seraient-ce, non… oui, ce sont Lionel et Lucienne qui n’ont pas voulu avertir Robert de leur retour. M. Berthelet, le père d’Alice, avait aussi voulu être de la fête insistant pour s’exprimer dans la langue de ses ancêtres, mais ne parvenant pas toujours à se faire comprendre.

Comment exprimer la chaleur de l’accueil, comment décrire les charmantes surprises qu’on avait ménagées aux fiancés ! Ce fut vraiment un moment de bonheur sans mélange.

Le lendemain fut consacré à la visite de l’usine, où l’on put admirer toutes les merveilles de l’industrie moderne, moins extraordinaires pourtant que la condition des ouvriers. Ici, point de figures fatiguées ou revêches. Ces hommes, ces femmes comprenaient leur travail, ils savaient que leurs enfants recevaient une saine et solide instruction ; dans leurs demeures régnait un modeste bien-être, pour eux l’économie était possible et l’ambition légitime pourrait librement s’affirmer.