restée dans les livres de quelque modiste en faillite, elle avait eu le caprice de voir celui qui faisait un tel métier. Surprise, elle avait trouvé un jeune homme intelligent, presque ingénu, qui lui avait rendu hommage par sa confusion. Elle en avait eu un peu pitié. Rien d’étonnant que de son côté, elle l’eut ébloui.
Entrée là à la recherche d’une distraction, madame de Tilly en avait trouvé deux. Louise, la jeune ouvrière, lui avait tout de suite inspiré un véritable intérêt. Elle eut envie de voir le fiancé, dont la conduite lui semblait belle. Les jeunes gens s’étaient rendus à son invitation. Louise entraînant Bertrand un peu timide et tirant de l’arrière. Comme ils n’attendaient pour s’épouser que le moment où Bertrand aurait un emploi un peu plus assuré, madame de Tilly résolut sans le leur dire, de prendre des renseignements au sujet de ces jeunes gens, et si le résultat leur était favorable, de leur venir en aide en les recommandant à des industriels de ses amis.
Elle songeait au moyen de faire cette louable action, lorsque la bonne vint lui annoncer un visiteur. Prenant la carte sur le plateau d’argent, elle sourit au nom qu’elle y lut :
— Faites entrer, dit-elle.
L’instant d’après, Robert Lozé entrait, encore sous le coup de l’excitation que cette démarche toute nouvelle lui causait et tout décontenancé devant cette femme et cet intérieur.
Debout et gracieuse, madame de Tilly reçut son visiteur, et coupant court au boniment qu’il avait probablement préparé :
— M. Lozé, lui dit-elle, vous venez à point. J’ai un service à vous demander.
— J’en suis heureux, madame, surtout si cela peut contribuer à me faire pardonner l’ennui involontaire…
— Ne parlons pas de cela. Je suis curieuse puisque je