Page:Bouchor - Les Poëmes de l’amour et de la mer, 1876.djvu/137

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VIII.

Mon amour d’antan, vous souvenez-vous ?
Nos cœurs ont fleuri tout comme deux roses
Au vent printanier des baisers si doux.
Vous souvenez-vous de ces vieilles choses ?

Voyez-vous toujours en vos songes d’or
Les horizons bleus, la mer soleilleuse
Qui, baisant nos pieds, lentement s’endort ? —
En vos songes d’or peut-être oublieuse ?

Au rayon pâli des avrils passés
Sentez-vous s’ouvrir la fleur de vos rêves,
Bouquet d’odorants et de frais pensers ?
Beaux avrils passés là-bas, sur les grèves !