Page:Bouchor - Les Poëmes de l’amour et de la mer, 1876.djvu/15

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ENVOI

Lorsque vous tournerez les pages de ce livre
Où de chers souvenirs ont tenté de revivre,
Peut-être aurez-vous honte en les y retrouvant,
Et me maudirez-vous de les jeter au vent
Pour la foule, insensible à mon chant triste et tendre,
Qui passe bruyamment sans voir et sans entendre.

C’est dans de longs regards qu’autrefois vous lisiez ;
Nos cœurs épanouis comme de frais rosiers
S’effeuillaient doucement par les soirs pleins d’étoiles ;
Et l’avenir, couvert d’impénétrables voiles,