Cette page n’a pas encore été corrigée
Nier ou blasphémer me serait odieux ;
Préférons le silence, âme désespérée.
Ce cruel univers reste une œuvre sacrée,
Dont le mystère est plus sublime que tes dieux.
Puissions-nous renoncer aux chimères lointaines !
Vois : le monde immortel rayonne de beauté.
Vois : notre patiente et forte humanité
Chaque jour le resserre en des lois plus certaines.
Te faut-il donc un Dieu, quand surgit devant toi
Le Bien qui nous éclaire et qui nous transfigure ?
Serait-ce uniquement pour une idée obscure
Que tu peux dépenser les trésors de ta foi ?…
Soit. Qu’une morne paix sur moi s’appesantisse !
Je ne murmure plus : « Ayez pitié, Seigneur… »
Mais qui m’abreuvera, si j’ai soif de bonheur ?
Qui me rassasiera, si j’ai faim de justice ?