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Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/158

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Mais il n’est plus pour moi d’embrassement divin,
Plus d’immortel baiser. Je vois ma petitesse ;
Je m’éveille, accablé d’une lourde tristesse,
Après avoir dormi dans les vapeurs du vin.

Ah ! réveille-toi, fuis cette âpre solitude !
Possède un cœur de femme, un cœur comme le tien,
Si tu veux que l’amour soit ton souverain bien,
Ton infini, ton ciel et ta béatitude.

Un idéal amour, qui n’ait rien de charnel ;
Des aveux murmurés, l’échange d’un sourire ;
Une intime union des âmes sans la dire,
Un amour si profond qu’il en soit éternel.

Oui, Dieu s’éveillerait au fond de ces deux âmes ;
Et, libres à jamais dans l’empire étoile,
Deux êtres, ne formant qu’un Ange immaculé,
Se mêleraient sans fin comme deux chastes flammes !

Il ne peut pas mentir, cet instinct de bonheur
A qui ta vie entière est jetée en pâture.
Si tu franchis le cercle étroit de la Nature,
L’amour t’introduira dans la paix du Seigneur !