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VII
Sauvez-moi de l’amour, taillis où je m’enfonce,
Églantiers épineux qui déchirez mes doigts,
Baisers sauvages de la ronce,
Insectes altérés et cruels de mes bois !
Plus de vains rêves, plus de saintes fiançailles !
Je me suis trop créé de stériles douleurs ;
Dans les ténèbres des broussailles
J’oublierai l’île vierge et ses plaines de fleurs.
Ah ! comment croire encore au songe magnifique
Car le brutal Enfant vient de me ressaisir,
Et la vision séraphique
S’évanouit au souffle ardent de mon désir.
N’espère pas tromper la puissante Nature.
Si tu nourris en toi le plus timide amour,
Tu seras bientôt sa pâture ;
Si le cœur a frémi, la chair aura son tour.