Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/240

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Ton âme apparaissait dans ton vague sourire ;
Et les flûtes mêlaient aux accords de la lyre
D’harmonieux sanglots et des plaintes d’amour.
Tu me l’abandonnais, ton âme, sans retour ;
Et, mes profonds désirs perdant leur violence,
Heureux, je contemplais, dans un pieux silence,
Les lèvres qui m’avaient tenté cruellement.
Les saphirs de la mer et le beau ciel clément
Rayonnaient au soleil immortel de la Grèce ;
De longs soupirs passaient dans l’air plein de tendresse ;
La souffrance et le mal nous étaient inconnus,
Et moi, comme la mer, je baisais tes pieds nus.