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Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/257

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Je répondis : « Seigneur, qu’il en soit fait ainsi !
Pour l’homme faible et nu j’implore ta merci.
Ton fils dépouillera sa robe de victoire.
Que Dieu s’offre aux bourreaux : sa mort expiatoire
Peut seule désarmer la colère de Dieu. »
Puis j’ai tout oublié, car ce pâle ciel bleu
Ne se peuple jamais des innombrables anges
Qui brûlaient devant moi le parfum des louanges.


LA VOIX

Je t’en glorifierai ! Par ce profond oubli
Ton noble sacrifice est encore ennobli.
Un homme a su parler aux hommes : sa tendresse
Consola bien des cœurs que l’injustice oppresse.
Ta parole a germé, mon Christ ; et quelque jour
S’élancera du sol une moisson d’amour.
Alors s’apaisera la haine meurtrière ;
Et j’entendrai vers moi s’élever la prière
Que l’aurore soupire à l’oreille des vents,
Et que ta bouche apprit aux bouches des enfants.


LE CHRIST

Serai-je délivré de ma prison charnelle ?