Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/56

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Il le mit sur ton cœur, et ton cœur devint nôtre.
Que de fois nous t’avons délivré du souci !
Va donc et parle : jusqu’ici
Ton peuple, ô Mohammed, n’avait pas eu d’apôtre.

« Ne sois jamais intimidé
Par le bruit d’une foule aux paroles hardies.
Laisse dire aux méchants, lorsque tu psalmodies :
« Mohammed est un possédé. »

« Que ta sollicitude ombrage de ses ailes
Tes frères les croyants, et non les infidèles !
Chacun répond pour soi. Tu n’es pas leur gardien,
Puisqu’ils refusent de te suivre.
Ah ! quelle fureur les enivre !
Des blasphèmes contre mon livre,
Voilà leur pain quotidien.

« Mais je vois que le cœur de l’apôtre se serre.
Il voudrait que chacun eût une foi sincère ;
Et, pendant que l’impie étale un front serein,
Lui, se consume de chagrin.