Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/72

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« Ceci ne vous fait-il pas croire ?
J’ai mis, après le jour, la nuit comme un repos.
Je donne l’herbe tendre et fraîche à vos troupeaux,
Dont le lait est si doux à boire.

« Je vous ai dit : Soyez riches par le travail.
Cherchez au fond des mers la perle et le corail.

« Un des meilleurs, parmi les biens qu’on vous accorde,
Est le vent précurseur de ma miséricorde,
Lorsqu’il me plaît de faire abondamment pleuvoir.
Sachez par tout cela que votre Dieu vous aime.
Il n’a point de rancune : il s’impose à lui-même
La clémence comme un devoir.

Je connais trop votre faiblesse,
Et je vous rends mon joug léger.
Ne me forcez pas de plonger
Dans vos flancs l’aiguillon qui blesse.

« Certes, vous remplissez vos entrailles de feu,
Quand vous blasphémez votre Maître.
Mais il faut enfin me connaître :
Le meilleur de tous ceux qui pardonnent, c’est Dieu.