Page:Bouchor - Les Symboles, nouvelle série.djvu/78

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« Et notre Esprit s’approcha d’elle
Comme un homme vêtu de gloire et de clarté.
« Ne tremble pas, dit-il, pour ta virginité,
« Toi dont l’âme est chaste et fidèle.
« Le verbe du Seigneur va pénétrer en toi,
« Mais tu ne seras point souillée.
« O vierge, prie agenouillée ;
« Espère un fils avec une immuable foi ! »

« Il disparut. Marie, abritant sa jeunesse
Contre l’ardent regard des hommes, par nos soins
Fut nourrie au désert et souffrit sans témoins,
Pour qu’enfin s’accomplît notre sainte promesse.

« Ce fut sous un palmier flétri par le soleil
Que la surprit un jour l’angoisse maternelle.
Le fruit sacré que nous avions fait croître on elle
Dormit là son premier sommeil.

« Le sable était torride, et la vierge épuisée
Implorait d’une voix timide notre appui.
« Seigneur, si tu ne veux que je meure aujourd’hui,
« Fais pleuvoir sur moi ta rosée ! »