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Page:Bouchor - Les Symboles, première série.djvu/12

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chrétienne jusqu’à la Renaissance. À ce moment la tradition est épuisée ; je ressaisis mon libre arbitre. Aucune croyance nouvelle n’a surgi, et la foi chrétienne ne s’est pas imposée à moi plus que les autres. Las de flotter entre des systèmes contradictoires, après une infructueuse recherche et certaines déviations du sentiment religieux, j’aboutis à une conclusion purement humaine et morale. Laissant de côté cette évolution d’esprit, qu’il sera plus à propos d’étudier en tête du second volume, je veux dire quel intérêt puissant le sujet que j’ai traité me semble offrir à tous ceux qui pensent ; et quelle raison décisive m’a poussé à entreprendre un travail qui était peut-être au-dessus de mes forces. J’indiquerai aussi le plan que j’ai suivi dans la première partie de cet ouvrage et de quelle façon j’y ai compris mon sujet, c’est-à-dire l’interprétation des plus hautes croyances de l’antiquité.


I

On dit que les poètes se désintéressent de tout ce qui tient aujourd’hui au cœur des hommes, et on refuse de pénétrer dans le rêve où chacun d’eux paraît se complaire uniquement. Peut-être vaudrait-il mieux avouer que personne ne se soucie plus de la