Aller au contenu

Page:Bouchor - Les Symboles, première série.djvu/138

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Allat, en son palais d’où nul n’est revenu,
Contemple sans pitié l’enfant débile et nu.
Impuissante à l’amour, elle garde sa proie ;
Et, sûre qu’à présent Istar n’a plus de joie,
Elle savoure avec un sourire cruel
Les larmes de sa sœur lumineuse du ciel.

La voix du bien aimé, l’amère et tendre plainte
Vient d’arracher Istar de sa demeure sainte ;
Elle s’élance vers le palais souterrain.
Bientôt, heurtant la porte où des serpents d’airain
Se tordent furieux : « Je romprai tes murailles,
Sœur, si tu restes sourde au cri de mes entrailles !
Istar rit dans la guerre ; elle exalte les forts.
Ouvre ! ou j’affranchirai tout le peuple des morts. »

Une lugubre voix lui répond : « Ma maîtresse,
O royale Istar, prend pitié de ta détresse
Et veut, pour Ta Grandeur, faire fléchir nos lois.
Viens ; les sept portes vont s’ouvrir. Mais, chaque fois
Que mes puissantes clefs crieront dans leurs serrures,
Il faudra dépouiller une de tes parures. »

Istar franchit le seuil funèbre et ne dit rien.
Elle sent ruisseler ses larmes… Le gardien