Aller au contenu

Page:Bouchor - Les Symboles, première série.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


Voici l’orge où reluit le beurre consacré,
Et pour toi l’on prépare un limpide breuvage…
Mais tu jaillis : j’ai vu ton visage pourpré.
Oh ! grandis sous mon souffle, et je t’exalterai !
Bondis, les crins au vent, comme un cheval sauvage.

Toi, la vie, accomplis cette œuvre du matin ;
Crépite allègrement dans la sèche ramée.
O secourable Agni, par qui l’azur lointain
Chaque soir resplendit d’étoiles, ce festin
Montera vers les dieux dans ta blanche fumée…

Mais l’Aurore, fouettant ses vaches au poil roux,
Les a tous éveillés dans sa céleste ronde.
La famille divine est en face de nous ;
Et l’Arya pieux vous salue à genoux,
O Terre et Ciel, parents vénérables du monde.

Faites, ô dieux amis, dieux bons et familiers,
Croître nos fils ainsi que de sveltes arbustes ;
Accordez la victoire à nos fiers cavaliers ;
Dieux qu’enivre Soma, donnez-nous par milliers
Des boucs et des taureaux et des ânes robustes.